SUJET 1 : L'ALLEMAGNE ET BERLIN DEPUIS 1945
Document 1
1. En 1949, les deux États allemands sont la République fédérale d'Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA). La RFA appartient au bloc occidental des pays capitalistes et à l'Alliance atlantique; la RDA appartient au bloc communiste et au Pacte de Varsovie (à partir de 1955).
2. Berlin-Ouest, qui est un Land de la RFA, est située à l'intérieur de la RDA.
Document 2
3. Le discours du maire de Berlin-Ouest et l'article du Washington Post réagissent à la construction du mur de Berlin, le 13 août 1961.
4. La construction du mur était inévitable parce que la fuite d'un quart de la population de RDA vers la RFA depuis 1945, en partie par Berlin-Ouest, était inacceptable pour les autorités communistes.
Document 3
5. Le dessin de Plantu paru le 10 novembre 1989 (édition du Monde datée du 11), le lendemain de l'événement, montre la joie des manifestants est-allemands forçant le passage à travers le mur, sous le regard perplexe des gardiens de mirador, en citant la célèbre formule clamée par Kennedy en 1963.
6. La circulation est libre entre les deux parties de l'Allemagne. Le peuple allemand est de nouveau réuni. L'unification monétaire et politique ne tarde pas: la RDA est intégrée à la RFA. Le retentissement de l'événement dépasse l'Allemagne: il symbolise la chute du bloc communiste en Europe.
Paragraphe argumenté
En 1945, l'Allemagne et Berlin sont divisées en plusieurs zones ou secteurs occupés par les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale:
l'Armée rouge de l'URSS occupe la partie est de l'Allemagne et Berlin-Est, les armées américaines, britannique et française stationnent dans la partie ouest et à Berlin-Ouest. À l'issue du blocus de Berlin (1948-1949), l'Allemagne a été partagée en deux États : la République démocratique allemande (RDA), communiste et rattachée au bloc soviétique (et au Pacte de Varsovie à partir de 1955) et la République fédérale d'Allemagne (RFA), capitaliste et rattachée au bloc de l'Ouest: elle est membre de l'Alliance atlantique et de l'OTAN. Au cœur de la RDA, Berlin-Ouest est un des Länder de la RFA, alors que Berlin-Est est la capitale de la RDA.
De 1949 à 1961, de nombreux Allemands de l'Est se réfugient en RFA: cela s'explique par le manque de libertés en RDA, mais aussi par la différence de niveau de vie entre les deux pays. D'après le Washington Post, un quart de la population est-allemande aurait ainsi émigré en RFA depuis 1945.
Pour stopper cette émigration massive, les dirigeants est-allemands, avec l'accord des Soviétiques, décident durant l'été 1961 de construire un mur pour isoler Berlin-Ouest; désormais, il n'est plus possible pour un Berlinois de l'Est de se rendre à Berlin Ouest : du jour au lendemain, des familles sont coupées en deux.
Cette division cesse en 1989 : de grandes manifestations ont lieu en Allemagne de l'Est pour exiger la libre circulation et la démocratie. Les troupes soviétiques n'interviennent pas. En novembre, c'est l'ouverture du mur. La foule joyeuse des Berlinois le franchit et il est bientôt détruit. Le régime communiste s'effondre et dès 1990 l'Allemagne se réunifie rapidement. Les troupes d'occupation sont évacuées. Berlin redevient la capitale d'une Allemagne unifiée et souveraine.
SUJET 2 : LA DÉCOLONISATION DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
Document 1
1. La mainmise française sur le gouvernement et l'économie du Maroc pousse l'Istiqlal à revendiquer l'indépendance. Il s'appuie aussi sur la participation du Maroc à la guerre au côté des Alliés et sur la reconnaissance par les Alliés du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Document 2
2. En 1960, la plupart des colonies françaises d'Afrique noire ont obtenu leur indépendance à l'issue d'une décolonisation pacifique.
Documents 2 et 3
3. L'Algérie, dont la guerre était qualifiée « d'opérations de maintien de l'ordre» par le gouvernement français.
4. Aux « tortures et actes de barbaries» commis par le FLN répondent les « déplacements de population », les « exécutions sommaires», les « viols», de l'armée française qui « institutionnalise la torture ».
Paragraphe argumenté
Au cours du XIXe siècle la France colonise le Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et l'Afrique de l'Ouest. Elle prélève des ressources naturelles, (cacao, café, phosphates, manganèse...), impose le travail forcé et lève des troupes indigènes.
Entre les deux guerres mondiales, des mouvements en faveur de l'indépendance se développent dans tout l'Empire. Après 1945, face à une France affaiblie, les partisans de l'indépendance peuvent compter sur l'appui des États-Unis, de l'URSS et de l'ONU au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
En Afrique du Nord, à la suite de troubles organisés par les mouvements nationalistes tunisien (Néo-Destour ) et marocain(Istiqlal ), la France accorde en 1956 l'indépendance à la Tunisie et au Maroc. Ainsi les leaders nationalistes Habib Bourguiba pour la Tunisie et Mehdi Ben Barka pour le Maroc obtiennent en 1956 l'indépendance pour leur pays.
À leur tour, les possessions françaises d'Afrique noire (Sénégal, Côte d'Ivoire...) acquièrent une certaine autonomie grâce à la loi Deferre votée en 1956. Puis elles sont décolonisées pacifiquement entre 1958 et 1960 et une politique de coopération avec la France se met rapidement en place.
En Algérie par contre, la décolonisation donne lieu à un conflit long et sanglant. Entre le million de colons Européens et les neuf millions d'Algériens, les inégalités sociales et politiques rendent la situation explosive. L'insurrection éclate le 1er novembre 1954 et peu après naît le FLN (Front de libération nationale) qui développe la guérilla et le terrorisme.
L'armée française répond par la répression, recourant aux déplacements de population et à la torture.
La crise algérienne provoque la chute de la IVe République en 1958. Revenu au pouvoir, le général de Gaulle parvient en 1962 à conclure avec le FLN les accords d'Évian qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie. Près d'un million de Français d'Algérie, les « Pieds noirs » et les Harkis sont alors contraints de quitter l'Algérie pour la France.